VAE pour IDE et IBODE : c'est parti !
Le 28 avril 2006, le Ministère a animé une réunion d’information sur la constitution de groupes de travail pour la VAE des infirmières et des IBODE. Les organisations syndicales représentatives, les principales associations, les structures de formation (ANFH, OPCA) et les fédérations d’employeurs étaient présentes.
Dans notre secteur, la VAE est effective pour les aides soignantes et les auxiliaires de puériculture, des diplômes de niveau V. Les textes relatifs aux préparateurs de pharmacie, premier diplôme de niveau III devraient sortir prochainement.
Avec les IDE et les IBODE, se pose le problème de la VAE de professions réglementées, avec un "coeur de métier" exclusif, et les dérives possibles de validation d’un exercice illégal. Les textes d’août 2005 sur les aides opératoires prouvent que la légitimation de l’inacceptable ne relève pas du fantasme.
Lors de cette réunion, le Ministère s’est engagé sur deux principes :
pas de validation de l’exercice illégal (par exemple l’attestation d’un directeur de clinique certifiant qu’une AS pose des perfusions...)
pour les IBODE, ne sera validable que l’expérience postérieure à l’obtention du Diplôme d’Etat d’infirmière. Donc il faut déjà être IDE pour prétendre à cette VAE d’IBODE, et l’expérience antérieure au diplôme n’est pas prise en compte (par exemple on ne tiendrait pas compte de l’expérience d’une épouse de chirurgien devenue "aide opératoire", puis passant son DE d’infirmière via la VAE, et le DE d’infirmière de bloc via la VAE de sa période "aide opératoire").
Certes, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, mais ces principes de qualité et de sécurité constituent des "points durs" pour les organisations syndicales, et nous espérons que le Ministère tiendra ses engagements.
La mise en place de la démarche VAE pour le diplôme d’IDE va passer par l’élaboration d’un référentiel de compétences :
d’une part des "unités de compétences" accessibles par VAE ou formation, pour des activités pouvant être exercées légalement par des personnes n’ayant pas de DE (par exemple les soins de nursing)
d’autre part des "unités de compétences" accessibles uniquement par la formation : cette partie du diplôme non ouverte à la VAE correspond aux activités relevant d’un exercice illégal (rôle délégué).
Le document du ministère peut etre consulté et téléchargé sur le site du SNPI CFE-CGC : http://www.syndicat-infirmier.com
La VAE d’une part, la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) d’autre part vont induire une refonte des programmes, pour restructurer la formation en "unités de compétences" validables par la formation ou la VAE, mais également en "Unités d’Enseignement" (unités capitalisables et transférables, du système européen de crédits ECTS (European Credit Transfer System) institué par la réforme LMD.
Les organisations syndicales s’étonnent que les deux dossiers soient traités par des groupes différents, et protestent fermement sur l’absence de transparence pour la réforme LMD des études d’infirmières, les syndicats représentatifs étant jusque là écartés des discussions par la DGS (Direction Générale de la Santé).
Se pose également le problème de compatibilité avec la directive sectorielle 77 de l’Union Européenne sur l’équivalence des diplômes infirmiers en Europe, basé sur un nombre d’heures de formation...
La première réunion de travail pour la VAE infirmière est programmée le 30 mai, et celle pour la VAE d’IBODE le 5 juillet. Le travail devrait durer plusieurs mois, vu la complexité du dossier IDE.
Pour les IBODE, cela devrait être plus rapide, le pré requis étant d’avoir le DE, il faudra déterminer les compétences spécifiques. Etant donné qu’à l’heure actuelle 75 % des infirmières qui exercent en bloc opératoires ne sont pas IBODE, cela permettra de tenir compte de l’existant. Comme pour les AS, nous considérons qu’un module de formation obligatoire sera nécessaire.