Depuis le début de mon stage en SSR, j'encadre une 1ère année qui est super volontaire et toujours en demande (c'est super sympa et super flippant d'encadrer !).
Vendredi, je suis allée avec une AS (et ma stagiaire) faire des soins à une personne en soins palliatifs. C'est une personne âgée (Mme X) de 67ans qui a accepté l'hospitalisation sur négociations avec sa voisine de pallier la cadre du service (je plante le décor).
Cette dame très charmante nous a appelées pour qu'on lui fasse au départ une toilette au lit ... Mais elle était algique+++ (EVA8 malgré actiskénan 5mg et LP le matin) et alors l'AS a décidé qu'on ne ferait que le changement de protection pour éviter les manipulations inutiles.
Donc on a changé la protection de la patiente. Alors qu'on n'était plus que toutes les deux avec "mon" étudiante, la patiente nous a dit avoir mal au genou depuis "2 nuits" à cause des infirmières de nuit qui l'ont manipulées trop brusquement et que depuis elle a super mal au genou droit ...
Elle nous dit qu'elle nous adore "ma" stagiaire et moi, qu'on est douces, patati patata ... Pleins de gentillesses qui nous touchent malgré tout...
La patiente nous demande si elle a le droit de refuser qu'une personne en particulier lui fasse des soins (la fille de nuit). L'ide entrée entre temps lui répond que bien entendu, le patient est décideur ...
Un moment après, vient la situation qui pose soucis ...
La gériatre étant dans les couloirs, non seulement on lui transmet oralement les douleurs du genou, et on note dans le dossier une cible douleur (sans marquer que la patiente a mis la cause de la douleur sur le dos des filles de nuit).
La cadre nous convoque dans son bureau "mon étudiante" et moi ...
Elle ne veut plus qu'on s'occupe de Mme X car elle a dit que "mon étudiante" et moi lui avons fait très mal, qu'elle a peur de nous, patati patata ... Qu'il est interdit d'aller voir les personnes en palliatif sans la présence d'une AS ou d'une IDE ... A cela je dis GENTIEMENT (je pense à ma note) ce que nous a dit la patiente, sans oublier qu'une AS était présente pendant le soin ... Et qu'on n'a pas manipulé la patiente à outrance, on a préparé la protection et les lingettes et la patiente n'est restée sur le côté que moins de 30 secondes ...
La médecin étant très conne on n'a pas réussit à nous faire expliquer quoi que ce soit ...
Cette situation me pose soucis du fait que la patiente nous ait passé de la crème avant de nous descendre ...
Comme c'est une patiente "blindée" de métastases, je me dis qu'elle a peut être une nouvelle métastase au genou, mais qu'elle ne veut pas le "voir" et qu'elle met la douleur sur le compte des soins ... Je le comprends très bien, il est plus rassurant de mettre une nouvelle douleur sur le dos d'une manipulation plutôt que de réaliser que le cancer qui nous ronge a gagné du terrain ...
Mais alors je ne comprends pas pourquoi à nous elle dit (avant qu'on la touche !!!) que l'équipe de nuit lui a fait mal, qu'on est super géniales avec elle ... Et qu'ensuite elle dit au cadre et au médecin qu'on lui a fait mal ...
J'en appelle aux expérimentées ...
Est-ce une manière de nier la maladie que de nous descendre devant la cadre et nous "chouchouter" quand on est avec elle ?
Ca m'a mise mal à l'aise, et "ma stagiaire" en a pleuré (elle a 19ans et sort du lycée).
L'ide qui était là a essayé en vain de faire comprendre à "ma stagiaire" que la patiente étant voisine de la cadre il se peut qu'elle ait changé de version par rapport à la nuit ...
Cette après midi "ma stagiaire"' m'a envoyé un mail en me disant qu'elle s'en voulait d'avoir fait mal à cette personne sans le vouloir, et surtout elle ne comprend pas la manipulation de la patiente ...
Est-ce que vous auriez des pistes pour nous guider SVP ?
Je ne poste pas sur le forum psy d'inf.com car je sais que la cadre du service y traîne et elle connaît mon pseudo ...
Merci si vous avez des pistes ... Je serai preneuse de votre expérience ...