| livre | |
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Auteur | Message |
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laure Habitué
Nombre de messages : 279 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 17/06/2005
| Sujet: livre Mar 16 Aoû - 22:30 | |
| moi je lis "moi, l'infirmier des fous" de jean jacques durand collection france loisir
c un infirmier en hp qui dénonce les pratiques horribles des soignants envers les malades et en faite ce livre est le témoignage qu ivaut de plainte au commissariat c vraiment très choquant et dur a lire car il faut oser affronter une réalité assez horrible
ca raconte la vie des hopitaux psychiatriques, toute les tortures là bas | |
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céline Habitué
Nombre de messages : 374 Age : 41 Localisation : pas de calais Date d'inscription : 24/05/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 0:59 | |
| rst ce que toi tu penses que cetteréalité existe partout? certes il y a des personnes qui n'ont rien à faire dans ce métier, mais c'est dur de penser que c'est une réalité évidente, même si ca existe parfois | |
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laure Habitué
Nombre de messages : 279 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 17/06/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 2:09 | |
| malheureusement oui ca existe bien plus qu'on ne le pense une amie m'a raconté sont hospitalisation de force en hp suite a une tentative de suicide et c vraiment horrible je vous mettrez un poème qu'elle a écrit sur son hospitalisation | |
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céline Habitué
Nombre de messages : 374 Age : 41 Localisation : pas de calais Date d'inscription : 24/05/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 2:10 | |
| ok merci des explications | |
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laure Habitué
Nombre de messages : 279 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 17/06/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 2:15 | |
| Mon premier séjour en Hôpital Psychiatrique
Après tous ces mois de silence De vie dans l’absence Ces mois de déni Pour s’assurer l’oubli
Le téléphone qui sonne Sa voix qui résonne La nouvelle est tombée L’effet d’un couperet
C’est simplement impensable Je pensais pouvoir oublier Mais la paix est introuvable Et lui m’a retrouvée
J’ai dû mal comprendre Je suis perturbée à me méprendre J’ai forcément mal entendu Je n’en peux déjà plus
Mais c’est trop tard Plus profond encore le cauchemar Tout tourbillonne déjà Tout s’effondre autour de moi
Je ne sens plus mon corps Je me traîne avec effort Je m’enferme à double tour Ce sera sans retour
Je ne sens plus rien Juste la douleur dans mes mains Je ne vois plus Je suis perdue
Une sirène qui retentit Dans ce monde maintenant sans bruit Plus de lumière Le regard vide sous les paupières
Un voyage qui commence La suite de mes souffrances Dans ce camion qui me conduit Là où il n’y a ni jour ni nuit
J’ai dû manquer un épisode Des étapes dans mon exode Comment suis-je arrivée là Et qui c’est celui-là
Que me veut-il Je ne comprends pas ce qu’il dit Je me sens fébrile Qui m’a amenée ici
Pourquoi est-ce qu’on me dépouille Où est-ce qu’on me conduit Il va falloir que je me débrouille Mais je ne vais pas y passer la nuit
Il me parle d’appel au secours Mais je n’ai rien demandé Il paraît que c’est mon tour Mais je n’ai rien à déclarer
Assise en face de lui Il faut lui expliquer Mais je suis où ici Est-ce qu’on va enfin me libérer
Cette fois c’est bon Je n’en peux plus de ses questions Il veut savoir je vais lui dire Ok, je voulais mourir
Je me suis loupée Ouais, ça je le sais Il me dit que j’aurais dû penser à passer sous un train Ok, ça je retiens
Démunie Affaiblie Dans ces vieux vêtements Mais qu’est-ce qu’on me veut finalement
Ces grosses fleurs Rien qu’elles elles me font peur Des vêtements encore souillés La mort y est imprégnée
Pourquoi dois-je les porter Ici pas le droit d’en changer On me conduit dans ce long couloir Il y fait déjà trop noir
La clé tourne dans la serrure Je dois rentrer dans ma cellule On me fait une piqûre On me donne mes premières gélules
Je m’agite avant d’être assommée C’est sur le lit qu’on m’a attachée Je vois à peine ce qui m’entoure De toute façon y a rien autour
Des barreaux à la fenêtre Pour seul mobilier un lit Je m’enfuirai peut-être Mais pas cette nuit
Je finis par m’endormir J’entends la porte s’ouvrir Deuxième tournée de médicaments Je n’ai déjà pas digéré ceux d’avant
Il fait noir Des hurlements dans le couloir Je ne le connaissais pas encore Mais il hurlait à la mort
Je ne sais plus comment il s’appelait Les médicaments me faisaient trop d’effet Mais je me souviens de lui Comme de tous ceux qui sont devenus ensuite mes amis
Je me souviens de leurs visages J’ai fait avec eux un étrange voyage Nous étions tous bien différents Et complètement absents
Nous errions dans les mêmes vêtements Arpentions les mêmes couloirs On ne se parlait pas vraiment Mais je les ai compris plus tard
Certains prénoms reviennent à ma mémoire Je les ai laborieusement appris au fil des soirs Passés à attendre pour rien Que ça s’arrête enfin
Des flashs qui me surprennent Les boules coco et la réglisse Le thé à la verveine Des pas qui crissent
Tout est trop confus Des cris trop entendus Déjà je ne mange plus C’est plus qu’un refus
La salle à manger L’horreur des petits déjeuners Tous ces regards effarés Tous là à s’épier
Le rituel des médicaments Un grand moment On en venait à les réclamer On devenait vraiment cinglés
Mais c’était juste pour ne pas penser Pour essayer d’oublier J’ai tenté de résister Mais ils ont fini par gagner
J’ai dû les avaler Et quand j’ai essayé de tricher Je me suis fait attraper J’aurais dû m’en douter
Ils sont redoutables D’une froideur effroyable Ce que je vois est à peine croyable Et on continue à me traîner à table
Je fais semblant Je trouve des complices Mon corps sort en tremblant C’est un vrai supplice
Je ne cèderai pas Je ne vais pas accepter ça La vaisselle par terre s’est brisée Ça ils n’ont pas toléré
C’est toute la salle qui d’un coup se révolte Mais ils gardent leur air désinvolte Nous perdons la tête Plus rien ne nous arrête
Mais encore une fois ils ont gagné Piqûres et médicaments en renfort sont arrivés Ce soir je suis encore forte A double tour ils fermeront ma porte
Encore une nuit agitée Avec son lot de nouvelles arrivées Ils savent pas encore où ils mettent les pieds Ils ne tarderont pas à le regretter
Je suis terrorisée sur mon lit Une entrée en salle d’isolement Il a frappé et crié toute la nuit Je ne dors déjà plus depuis longtemps
Mon corps commence à se manifester Mes membres continuent de trembler C’est tout entier qu’il s’est dérobé Et au milieu du couloir que je suis tombée
Personne pour me ramasser C’est tout seul qu’il faut se relever On peut aussi rester par terre Franchement ils en ont rien à faire
Et puis au sol il y a ceux qui y passent la journée Sur le dos ils n’arrêtent pas de se tortiller Un chausson serré entre les dents Ça les calmait apparemment
Les harcèlements permanents pour des cigarettes C’est tout le monde qui s’entête Un chantage écoeurant Toujours eux les gagnants
Je me suis assagie C’est le grand jour aujourd’hui Je vais intégrer un dortoir Je ne serai pas seule ce soir
Presque pire qu’avant C’est l’angoisse qui reprend Mais personne ne voit ça Je ne peux pas croire qu’ils ne le sachent pas
Ces filles qui se prostituent impunément Pour des cigarettes, de l’argent Mais où est-ce que j’ai atterri franchement Je passe de sales moments
Une tranche d’ananas j’ai avalée Une sortie à cheval j’ai réussi à décrocher Ils ont cru pouvoir me motiver Ils n’y sont pas arrivés
Ça aura été mon seul loisir Mon seul et unique bon souvenir Un petit moment d’évasion En dehors de cette prison
Pour quelques heures enfin ces vêtements abandonnés Contre une tenue de cavalier je les ai échangés Nous avons quitté les barbelés Dans le manège je n’ai cessé de tourner
Mais nous sommes rentrés Tout ce que nous avions laissé nous l’avons retrouvé Ça y est à nouveau nous étions enfermés Je croyais que je n’en sortirais jamais
Hospitalisation libre devenue sur demande de tiers Pour moi c’était tout simplement l’enfer Aucune négociation possible Ils devenaient irascibles
C’est là-bas que ça a commencé La jouissance de se laisser sombrer L’envie de tout abandonner Ma vie à jamais gâchée
Je ne sais combien de temps je suis restée Dans cet hospice tout délabré Ils étaient censés nous soigner J’en suis sortie traumatisée | |
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laure Habitué
Nombre de messages : 279 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 17/06/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 2:18 | |
| J'aurais aimé partager avec vous les images, les sons, les odeurs de ce lui qui continuent de me hanter pour peut-être me libérer davantage. ça m'a fait en effet du bien de l'écrire mais c'est aussi très frustrant car je n'arrive pas à écrire ce que je voudrais écrire et j'ai tellement le sentiment de ne dire que très peu de l'horreur que j'ai connue là-bas. Personne ne peut prendre la mesure de ce qui s'y passe sans y avoir séjourner et du coup personne ne comprend comment un hôpital a pu autant me détruire. Mon mari a parfois eu l'occasion de pénétrer ds l'entrée du pavillon à la fin de mes hospitalisations et il en reste traumatisé (et pourtant il n'est pas du genre à être traumatisé et a plutôt le coeur bien attaché). Alors voilà, aujourd'hui, le simple nom même de la ville où est situé l'hôpital suffit à nous lever le coeur à tous les deux. | |
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moustique Habitué
Nombre de messages : 462 Localisation : dans le cyber espace Date d'inscription : 29/03/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 3:15 | |
| Effectivement cette thérapie est carrément invasive, cette personne à subit son hospitalisation, alors qu'elle devait faire une thérapie. Je sais pas si vous sécisez bien la nuance. Elle est terriblement importante. La faculté de guérrir est en chacun de nous. Mais, encore faut-il d'abord comprendre pourquoi on est malade ou pourquoi l'on va mal. Le chemin est long et pleinde d'embuche, je l'appelle la vie. Laure vu ton dernier message je ne sais pas si c'est toi qui à vécu cette expérience, ou une de tes amis, voir les deux... En tout cas cet échange que tu nous a fait est un beau partage. Alors je t'offre cette petite maxim, que j'ai toujours en moi : On a le bonheur que l'on se construit, j'ajouterai même si il est construit sur les fondations d'un grand malheur | |
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Tinou Habitué
Nombre de messages : 368 Localisation : Aisne Date d'inscription : 06/11/2004
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 3:29 | |
| Merci Laure .... pour ce poeme émouvant.. pour cette réalité... merci d'avoir bien voulu partager ce moment avec nous... Je suis d'autant plus touchée que je souhaite exercer en psychiatrie après mon diplome en 2006 ..... et que mon ifsi se trouve dans un établissement départementale de santé mentale ... | |
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Dominique Rang: Administrateur
Nombre de messages : 8184 Age : 51 Localisation : Ile de la Réunion Date d'inscription : 18/09/2004
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 17:25 | |
| Ma petite Laure ce poème est très émouvant ! Quelle atrocité : je ne pensais pas que ça pouvait encore exister !!!!!!! Ta copine devrait porter plainte contre cet hôpital : ce n'est pas normal qu'ils traitent ainsi des humains !!!!!!!!!!!!!!!!! | |
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laure Habitué
Nombre de messages : 279 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 17/06/2005
| Sujet: Re: livre Mer 17 Aoû - 19:40 | |
| heureusement ce n'est pas partout pareil mais malheureusement ca existe plus qu'on ne pense des endroits comme ca tinou c bien que tu veuilles travailler en psychiatrie ils en faux des infirmières av du coeur qui ne maltraitent pas les patiens
biz | |
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tite_souris Quotidien
Nombre de messages : 51 Age : 40 Localisation : Lyon Date d'inscription : 07/12/2004
| Sujet: Re: livre Jeu 18 Aoû - 3:10 | |
| Pinaiz, il est trop emouvant ce poeme et surtout tres perturbant ... Heureusement que tous les HP ne sont pas comme cela .. KiSS | |
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| Sujet: Re: livre | |
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